vendredi 30 novembre 2012

Réponse très positive de Bernhard Pulver

Notre responsable de l'éducation bernois nous gratifie d'une élégante réponse dans un impeccable français (oui, le bilinguisme va dans les deux sens) que je publie intégralement ci-dessous.

Pour les lecteurs pressés, voici les points clés :

a) soutien au bilinguisme par l'immersion inscrit dans la loi scolaire;
b) besoin de trouver des solutions locales adaptées au contexte;
c) soutien explicite et prononcé en faveur de la filière bilingue;
d) accession à notre demande et mise sur pied de tandems entre futurs enseignants HEP BEJUNE et PH Bern (l'enseignement est tout de même le seul corps administratif cantonal à vivre une telle césure des langues);
e) en fin de compte, les organes compétents sont les autorités communales, même si celles-ci tendent à faire croire que puisque les enseignants sont rémunérés par le canton, elles n'ont pas le droit d'agir et d'interférer... Biennoises et Biennois, manifestez votre volonté! Par le biais des Conseils des Parents, par un engagement politique, par un vote ou une élection, par des prises de position.



"Chère Madame,

Madame, Monsieur,

J’ai bien reçu votre message du 12 septembre et vous en remercie. J’ai pris connaissance de l’objet de la pétition et le nombre de signatures récoltées affiche la volonté, pour les parents, de développer les compétences linguistiques de nos élèves. Ainsi que vous le relevez, ce soutien vise à vouloir le mieux pour nos enfants, notamment pour leur avenir, et la maîtrise des deux langues officielles du canton constitue un avantage certain au niveau de l’emploi.

Comme vous le savez, au terme de l’évaluation du projet Ponts – Brücken, mené à l’école primaire de Boujean, les conclusions ont montré que la collaboration et la compréhension entre les élèves des deux langues ont été améliorées, sans pour autant que les compétences linguistiques aient été significativement améliorées.

Dans ce contexte, la Direction de l’instruction publique a toutefois estimé important d’inscrire le principe de l’immersion dans les bases légales cantonales, lors de la révision 2008 de la Loi sur l’école obligatoire et pour l’ensemble du canton (article 9a, LEO ; RSB 432.210). L’intérêt exprimé aujourd’hui pour la filière bilingue confirme que cette décision était la bonne. Ainsi, les commissions scolaires peuvent autoriser l’autre langue nationale comme langue d’enseignement dans certaines disciplines si le corps enseignant dispose des qualifications requises. La Direction de l’instruction publique fixe dans le plan d’études les conditions générales applicables à l’enseignement dispensé dans l’autre langue nationale. Par cette délégation aux autorités locales, ma Direction ne cherche pas à éviter le soutien aux projets bilingues, mais bien à permettre la mise en oeuvre, sur place, de solutions adaptées aux réalités, aux attentes et aux besoins locaux. Ces éléments sont extrêmement divers dans notre canton et trouver des solutions locales, qui sont acceptées par tous les partenaires, constitue certainement un moyen efficace de promouvoir le bilinguisme. Le principe de la territorialité des langues a aussi comme objectif de garantir les droits des minorités. Dans cette perspective, il permet ainsi de rassurer une minorité et donc de permettre, voire de favoriser, les rencontres interculturelles et bilingues.

Par l’inspection scolaire dans le cadre de la surveillance scolaire et par la section recherche et évaluation pédagogiques (SREP) dans le cadre du conseil et de l’accompagnement, nous soutenons particulièrement le projet de filière bilingue voulu par les autorités biennoises.

Pour information, la HEP-BEJUNE met sur pied, en collaboration avec la PH Bern, une formation continue «Construire des Ponts » avec la création de tandem pour favoriser le bilinguisme des enseignant-e-s. Votre suggestion trouve donc un écho au niveau de la formation.

Je prends donc acte de la pétition que vous m’avez adressée et poursuivrai le soutien cantonal aux différents projets d’enseignement dans l’autre langue officielle, tel qu’il est décrit dans les bases légales cantonales.

Je vous encourage toutefois aussi à transmettre votre pétition aux autorités communales, qui sont les organes compétents pour les questions de développement, d’extension ou de mise en place de différentes structures d’enseignement par immersion.

En vous remerciant de votre engagement pour le développement de l’Ecole, je vous prie d’agréer, chère Madame, Madame, Monsieur, mes salutations les meilleures.

Bernhard Pulver
Regierungsrat

Erziehungsdirektor des Kantons Bern"

Le CAF s'adresse aux signataires

Sur demande du CAF, nous informons par ce biais les signataires de la prise de position du CAF.
 
A noter que la commission scolaire de la Ville de Bienne, dans sa séance du 4 décembre 2012
(donc encore avant la fin du monde prévue pour le 12.12.2012,
date qui correspond à ma fête ;-) ) 
statuera sur une prise de position au sujet du bilinguisme en milieu scolaire.
 
Nous verrons donc prochainement les suites données à cet objet.